Tant l’Espagne que le Portugal offrent des permis de séjour aux investisseurs qui placent leur argent, notamment, dans l’immobilier.
En Espagne et au Portugal, à l’instar d’autres pays d’Europe du Sud comme Chypre, le permis de séjour est devenu une carotte qu’on agite pour attirer les capitaux étrangers. Et ça marche. Depuis le lancement en octobre 2012 du « permis de résidence pour activité d’investissement », qui, comme son nom l’indique, offre un visa aux étrangers qui investissent dans le pays, le Portugal a capté 307 millions d’euros. L’Espagne a adopté un système similaire fin septembre 2013 et n’en a pas encore divulgué les résultats.C’est là un nouvel instrument de captation de fonds extérieurs, dont les deux pays, sortis de la récession en 2013, ont cruellement besoin pour pallier l’effondrement de leur demande interne. Laquelle commence à montrer de timides signes de reprise. Il s’agit aussi pour l’Espagne d’enrayer durablement la fuite de capitaux subie en 2012, qui s’est résorbée depuis avec une hausse de 18 % des investissements directs entre janvier et septembre 2013, avant la création du visa pour investissement.
Les Chinois sont séduits
Les prétendants au dit « visa gold » portugais doivent investir au moins 1 million d’euros dans le pays, acheter des biens immobiliers d’une valeur minimale de 500.000 euros ou créer au moins dix postes de travail. L’investissement doit avoir une durée de cinq ans minimum. A ce jour, le gouvernement portugais a accordé 478 visas de ce type. Les Chinois en sont les premiers destinataires, séduits par la liberté de circulation et de travail au sein de l’espace Schengen que permet ce visa. Ils sont suivis, loin derrière, des Russes, des Brésiliens et des Angolais.
L’engouement pour l’option immobilière est tel que, d’après l’Association portugaise d’agents immobiliers (Apemip), les « visas gold » ont fortement contribué au redressement du marché immobilier observé fin 2013, rapporte l’agence Lusa. De quoi faire rêver l’Espagne, dont l’immobilier reste empêtré dans la crise, lesté par la présence de plusieurs centaines de milliers de logements neufs sans acquéreurs. Le gouvernement de Mariano Rajoy propose d’ailleurs lui aussi un permis de séjour en échange de l’achat de 500.000 euros d’immeubles, un montant rapidement atteint dans les grandes villes comme Madrid.
Les étrangers qui investissent pour 2 millions d’euros en titres de dette publique ou 1 million en actions d’entreprises espagnoles ou même en dépôts bancaires peuvent aussi prétendre au visa. Dernière option pour les candidats étrangers : avoir un projet créateur d’emplois, contribuant significativement à l’économie locale ou porteur d’innovation. Le visa pour investissement, valable un an, donne droit à un permis de séjour de deux ans renouvelable.